Les marchés financiers sont en déroute. Les Etats-Unis en récession. La crise est là. Au fond pendant les sept dernières années, les années Bush, l’économie américaine a ressemblé a un moteur gorgé de kérosène. Le carburant volatil de l’économie américaine a été le crédit. Les américains ont empruntés sur la valeur croissante de leur immobilier, et ont utilisés ces prêts immobiliers pour consommer. Les crédits à la consommation, automobile ou sur les cartes bancaires ont amplifiés ce phénomène. Et la consommation américaine s’est tournée vers l’extérieur, essentiellement la Chine. La consommation américaine à crédit a tiré la croissance chinoise. A ce phénomène de crédit se sont ajoutés deux autres composants aussi volatiles. Le déficit commercial, qui a créé de gigantesques créances en dollar sur l’économie américaine. L’Amérique importe à crédit. Et le déficit budgétaire, lié notamment à la guerre en Irak. Le gouvernement américain dépense à crédit. La croissance américaine était artificielle et impossible à soutenir. Elle a créé une croissance tout aussi artificielle à l’extérieur notamment en Chine, croissance soutenue par un taux de change artificiellement bas du Yuan par rapport au dollar. Les chinois ont compris avec intelligence comment capitaliser sur la folie américaine. Mais la croissance absurde de l’économie mondiale, tirée par le moteur fou des Etats-Unis, a fait tripler le prix du pétrole, des minerais et même…des produits agricoles…L’inflation est là, partout. Le moteur était en surrégime. Trop de crédit tue le crédit. Il a fini par casser. La consommation ne peut plus se nourrir des emprunts immobiliers ou des crédits divers, car l’endettement des américains est devenu insupportable. L’inflation ampute le pouvoir d’achat et freine encore la consommation. Le déficit commercial absurde a fini par casser la valeur du dollar qui s’effondre. Les entreprises essayent tant bien que mal de tirer leur épingle du jeu, mais certaines vont aggraver la crise en augmentant leurs prix pour maintenir ou accroître leurs marges. Le moteur de la croissance mondiale est cassé. La récession devrait être mondiale. Parallèlement à la crise économique, on constate la montée d’une crise financière qui est liée à elle. Les grandes banques, les sociétés d’investissements, sont elles aussi en train de payer les années folles du crédit à tout prix, de la titrisation anarchique, des montages abracadabrantesques. Les actifs qui sous tendent des prêts et des emprunts excessifs sont en train de baisser, menaçant de réduire à zéro la valeur intrinsèque des banques même de premier plan ayant énormément emprunté pour financer ces actifs…Or le système financier, c’est l’huile dans les rouages de l’économie mondiale. Inutile de réparer le moteur économique, de le faire redémarrer, si l’huile financière manque… Il est difficile de prédire l’ampleur et la durée de la crise nécessaire pour purger sept ans d’excès de toutes parts. Mais elle a de telles racines structurelles, elle va impacter si fortement les entreprises, que sans jouer les cassandre, on peut prédire que les deux ans à venir vont être très volatils et très difficiles…Nous avons tous, individus et entreprises, intérêt à nous mettre à la cape, c'est-à-dire à diminuer la voilure et à nous enfermer dans notre cockpit pour éviter d’être emportés par la tempête. Heureusement que l’argent ne fait pas le bonheur, car il va manquer dans les années à venir…
vendredi 21 mars 2008
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