lundi 21 janvier 2008

Gaz de France : 4% de trop ?

GDF a demandé une augmentation de ses tarifs de 6% au 1er Janvier 2008. Le gouvernement lui a accordé 4%. Commentaire du journal « Les Echos » : « les marchés financiers ne vont pas apprécier ».
Etrange, n’est-ce pas. L’augmentation du prix d’un monopole, pour un produit qui est consommé par des millions de français, devrait se faire en fonction des marchés financiers ? Les marchés financiers sont déçus si une entreprise ne maximise pas sa rente au détriment du public ?
Depuis cinq ans les tarifs GDF ont augmenté de plus de 50%... Ses clients n’ont pas la possibilité de changer de mode d’énergie ni de réduire leur consommation à court terme. GDF n’est pas au bord de la faillite, bien au contraire : ses profits 2007 avoisineront probablement les deux milliards d’euros. La rente de monopole se porte bien.

Le prix du gaz devrait être fixé non en fonction du seul intérêt de GDF ou des supposés diktats du marché financier mais, comme pour les « utilities » anglo-saxonnes, de façon à minimiser le fardeau des clients finaux tout en laissant à l’entreprise un niveau de profit raisonnable, qu’elle aurait loisir d’augmenter en améliorant sa productivité. Pour une PMI, surtout si elle est consommatrice d’énergie, pour un particulier à bas revenu, les hausses successives du tarif du gaz détruisent la qualité de vie, le revenu disponible, et le pouvoir d’achat.

Les marchés financiers ne devraient pas s’en émouvoir. Car pour « les marchés financiers », GDF n’est pas l’alpha et l’omega. Il s’agit simplement d’une des entreprises énergétiques européennes, de loin pas la plus importante. Sauf à penser que limiter les hausses de prix de GDF est un signal terrifiant que l’intérêt général pourrait limiter la rente de toutes les entreprises similaires.
Il ne serait pas raisonnable d’empêcher totalement GDF de répercuter dans ses tarifs la hausse du prix de ses approvisionnements et de mettre ses comptes dans le rouge. Mais il est probable que même avec des prix bloqués en 2008 (soit 2% de moins que l’inflation probable), compte tenu des fortes augmentations précédentes, GDF pourrait encore vivre confortablement, et gagner quelques centaines de millions d’euros.
Les 4% de hausse sont 4% de trop.



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