Le débat sur la publicité télévisée pour les aliments facteurs d’obésité est révélateur du poids du lobbysme dans nos économies et des stratégies utilisées pour faire prévaloir intérêt particulier sur intérêt général.
L’obésité infantile est un problème croissant dans tous les pays développés, dont la France. Les chaînes de télévision pour enfants sont encombrées de messages publicitaires pour des produits sucrés ou gras qui contribuent d’évidence, même si ce n’est pas la cause unique, à l’obésité infantile. Dans le domaine alimentaire, 89% des messages publicitaires diffusés vers les enfants le sont pour des produits « mauvais » pour la santé.
Après avoir avec succès, malgré l’intervention de sénateurs sensibles aux lobbies, interdit les distributeurs de boissons sucrées dans les collèges, le gouvernement, en la personne de Roselyne Bachelot, décide d’interdire la publicité pour les produits sucrés ou gras sur les chaînes ou dans le programmes enfants.
On aurait pu rêver au fait que les responsables de programmes enfants, soucieux de la santé des jeunes spectateurs, acceptent sereinement cette décision d’intérêt général. Après tout les télévisions anglaises ont accepté avec sérénité l’interdiction de ce type de publicité au Royaume-Uni. Et les télévisions se sont pliées à l’interdiction de la pub pour le tabac quand il a été établi que le tabac tuait.
Au contraire, on a assisté à un véritable déchaînement contre cette mesure de bon sens, de la part des chaînes pour enfants, des agences media et de certains producteurs de dessins animés, et même du ministre de la culture, Madame Albanel.
Ces lobbyistes « pro pub » utilisent trois arguments tactiques pour barrer la route à la ministre de la Santé :
-Le premier consiste à surestimer les conséquences économiques de la mesure, en prétendant que sans la pub pour les produits « d’obésité » les chaînes pour enfants feront faillite, qu’elles ne pourront plus acheter de dessins animés conduisant à la faillite les producteurs, etc. etc.
-Le deuxième consiste à faire douter du lien obésité/pub télé en trouvant quelques soi disant experts jetant un doute sur la relation pourtant évidente entre les deux.
-Le troisième consiste à dire que les annonceurs sont tellement machiavéliques qu’ils sauront contourner la loi qui ne sert donc à rien (pas très sympa pour leurs clients, de les critiquer ainsi).
Des responsables de chaînes enfants, comme Emmanuelle Guibert, de la chaîne TNT gratuite Gulli, ou d’agences media comme Valérie Planchet, sont soudain devenues des expertes de la santé infantile et ont mobilisé les arguments les plus surréalistes pour protéger leurs profits. D’après Guilbert, par exemple, interdire la pub télé ne servirait à rien, car les sociétés comme Mac Do « accueilleront alors des anniversaires dans leurs restaurants ». D’après Planchet, cela ne servirait à rien, car, comme pour le tabac, les annonceurs contourneraient l’interdiction par le hors media. Un certains docteur Tournian, professeur en pédiatrie, mobilisé par les chaînes enfants, affirme : « la cause de l’obésité est exclusivement constitutionnelle… »
On est consterné par la vacuité de ces arguments. Si la pub télé ne fait pas acheter de produits alimentaires facteur d’obésité, et si l’interdiction ne sert à rien puisqu’il existe d’autres moyens permettre de toucher les enfants, alors pourquoi les annonceurs gaspillent-ils leur argent sur les chaînes enfants…On peut penser que des arguments différents sont utilisés pour convaincre le directeur marketing de Mars. Si l’obésité est « constitutionnelle » pourquoi explose-t-elle dans tous les pays développés…
Et quand une directrice du CNRS, Monique Dagnaud, explique qu’il existe un lien entre pub pour produits « sucrés et gras » et obésité et qu’en Angleterre par exemple, les chaînes ont très naturellement acceptées de l’arrêter, le seul argument de Guibert est de dire : « on a en besoin car on est une chaîne privé gratuite ! ». En d’autres termes j’avoue que mon compte d’exploitation est plus important que la santé des enfants pour lesquels je fais une chaîne… Ce que ne dit pas Emmanuelle Guibert, c’est que le modèle économique d’une chaîne enfant gratuite est structurellement précaire car la pub y est limitée (jouet etc…) : les dirigeants doivent faire preuve de créativité pour développer leurs recettes et parvenir à l’équilibre… Au lieu de s’épuiser en combat d’arrière garde « contre » la santé des enfants, les chaînes enfants devraient plutôt travailler sur des modèles leur permettant d’être rentables malgré les obstacles… Sinon, peut-être faudrait-il n’autoriser que des chaînes enfants gratuites…publiques, donc sans pub comme le souhaites notre président ! La chaîne pour enfant deviendrait ainsi une composante clé du service public de télévision…
Les partisans de la pub pour des produits liés à l’obésité font preuve d’une évidente absence de sens moral. Leur attitude illustre l’obsession devenue dramatique pour la défense des intérêts particuliers contre l’intérêt général, et pour le profit à court terme au détriment du long terme. Même Christine Albanel, comme pour démontrer qu’un ministre défend des groupes de pression et non l’intérêt général, a volé au secours des chaînes enfants, en proclamant qu’on n’était pas sûr du lien pub/obésité etc… Ah, la solidarité ministérielle…
On aurait pu rêver : des patronnes de chaînes enfants ou d’agence media se préoccupant vraiment de la santé des enfants, acceptant sans rechigner l’interdiction, et allant même au-delà en proposant sur leurs chaînes une campagne anti-obésité motivant les enfants à limiter leur consommation de snacks ou de boissons sucrées… Mais on n’est pas à Groland ! On est en France !
Après avoir avec succès, malgré l’intervention de sénateurs sensibles aux lobbies, interdit les distributeurs de boissons sucrées dans les collèges, le gouvernement, en la personne de Roselyne Bachelot, décide d’interdire la publicité pour les produits sucrés ou gras sur les chaînes ou dans le programmes enfants.
On aurait pu rêver au fait que les responsables de programmes enfants, soucieux de la santé des jeunes spectateurs, acceptent sereinement cette décision d’intérêt général. Après tout les télévisions anglaises ont accepté avec sérénité l’interdiction de ce type de publicité au Royaume-Uni. Et les télévisions se sont pliées à l’interdiction de la pub pour le tabac quand il a été établi que le tabac tuait.
Au contraire, on a assisté à un véritable déchaînement contre cette mesure de bon sens, de la part des chaînes pour enfants, des agences media et de certains producteurs de dessins animés, et même du ministre de la culture, Madame Albanel.
Ces lobbyistes « pro pub » utilisent trois arguments tactiques pour barrer la route à la ministre de la Santé :
-Le premier consiste à surestimer les conséquences économiques de la mesure, en prétendant que sans la pub pour les produits « d’obésité » les chaînes pour enfants feront faillite, qu’elles ne pourront plus acheter de dessins animés conduisant à la faillite les producteurs, etc. etc.
-Le deuxième consiste à faire douter du lien obésité/pub télé en trouvant quelques soi disant experts jetant un doute sur la relation pourtant évidente entre les deux.
-Le troisième consiste à dire que les annonceurs sont tellement machiavéliques qu’ils sauront contourner la loi qui ne sert donc à rien (pas très sympa pour leurs clients, de les critiquer ainsi).
Des responsables de chaînes enfants, comme Emmanuelle Guibert, de la chaîne TNT gratuite Gulli, ou d’agences media comme Valérie Planchet, sont soudain devenues des expertes de la santé infantile et ont mobilisé les arguments les plus surréalistes pour protéger leurs profits. D’après Guilbert, par exemple, interdire la pub télé ne servirait à rien, car les sociétés comme Mac Do « accueilleront alors des anniversaires dans leurs restaurants ». D’après Planchet, cela ne servirait à rien, car, comme pour le tabac, les annonceurs contourneraient l’interdiction par le hors media. Un certains docteur Tournian, professeur en pédiatrie, mobilisé par les chaînes enfants, affirme : « la cause de l’obésité est exclusivement constitutionnelle… »
On est consterné par la vacuité de ces arguments. Si la pub télé ne fait pas acheter de produits alimentaires facteur d’obésité, et si l’interdiction ne sert à rien puisqu’il existe d’autres moyens permettre de toucher les enfants, alors pourquoi les annonceurs gaspillent-ils leur argent sur les chaînes enfants…On peut penser que des arguments différents sont utilisés pour convaincre le directeur marketing de Mars. Si l’obésité est « constitutionnelle » pourquoi explose-t-elle dans tous les pays développés…
Et quand une directrice du CNRS, Monique Dagnaud, explique qu’il existe un lien entre pub pour produits « sucrés et gras » et obésité et qu’en Angleterre par exemple, les chaînes ont très naturellement acceptées de l’arrêter, le seul argument de Guibert est de dire : « on a en besoin car on est une chaîne privé gratuite ! ». En d’autres termes j’avoue que mon compte d’exploitation est plus important que la santé des enfants pour lesquels je fais une chaîne… Ce que ne dit pas Emmanuelle Guibert, c’est que le modèle économique d’une chaîne enfant gratuite est structurellement précaire car la pub y est limitée (jouet etc…) : les dirigeants doivent faire preuve de créativité pour développer leurs recettes et parvenir à l’équilibre… Au lieu de s’épuiser en combat d’arrière garde « contre » la santé des enfants, les chaînes enfants devraient plutôt travailler sur des modèles leur permettant d’être rentables malgré les obstacles… Sinon, peut-être faudrait-il n’autoriser que des chaînes enfants gratuites…publiques, donc sans pub comme le souhaites notre président ! La chaîne pour enfant deviendrait ainsi une composante clé du service public de télévision…
Les partisans de la pub pour des produits liés à l’obésité font preuve d’une évidente absence de sens moral. Leur attitude illustre l’obsession devenue dramatique pour la défense des intérêts particuliers contre l’intérêt général, et pour le profit à court terme au détriment du long terme. Même Christine Albanel, comme pour démontrer qu’un ministre défend des groupes de pression et non l’intérêt général, a volé au secours des chaînes enfants, en proclamant qu’on n’était pas sûr du lien pub/obésité etc… Ah, la solidarité ministérielle…
On aurait pu rêver : des patronnes de chaînes enfants ou d’agence media se préoccupant vraiment de la santé des enfants, acceptant sans rechigner l’interdiction, et allant même au-delà en proposant sur leurs chaînes une campagne anti-obésité motivant les enfants à limiter leur consommation de snacks ou de boissons sucrées… Mais on n’est pas à Groland ! On est en France !
1 commentaire:
Arrêtez d'être gros, c'est moche.
Ne mangez plus de sucres cela rend obèse, ce n'est pas tendance.
Arrêtez de fumer, ça tue (et l'alcool, et la connerie automobile ?, on INTERDIT le Pastis et les voitures ?).
Société d'eugénistes cools, qui autorisent l'assassinat abortif mais flippent si le bébé est un peu joufflu.
Ah, j'oubliais, l'armée c'est fasciste, l'aviation ça pollue,
le christianisme ça opprime (pas l'Islam !!!)_,et les juifs OCCUPENT leurs terres ancestrales.
Ah oui, Et les tours du WTC ont été détruites par un complot dirigé par Carla Bruni.
Bonne culture !!!
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