jeudi 4 novembre 2010

Les français cocus mais contents

Le président Chinois, Hu Jintao, vainqueur et content.

La visite du président Chinois en France fait l'objet d'un battage médiatique bruyant, à la gloire du gouvernement français et des contrats majeurs qui seront signés.

Pourtant, la France est une des grandes perdantes de la stratégie Chinoise de dumping monétaire et de fermeture aux importations. Le Yuan est sous évalué de plus de 50% et le déficit commercial français avec la Chine est abyssal, passant de 5 milliards en 1999 à 22 milliards d’euros en 2009.

Le pire n’est bien sûr pas ce déficit commercial, mais le désastre industriel qu’il provoque : des pans entiers de notre industrie ont disparu ou sont en train de disparaître, comme le textile, le jouet, l’électronique, les équipement télécoms ou le meuble et d’autres sont menacés à terme, comme l’automobile, le matériel ferroviaire, l’aéronautique ou même le nucléaire.

Comme la Chine nous achète infiniment moins qu’elle ne nous vend, le résultat est une destruction d’emploi nette pour la France et une création d’emploi nette pour la Chine. L’évaporation industrielle non compensée est à une des causes majeures de la stagnation et du chômage structurel que connaît la France aujourd’hui.

Par ailleurs, la Chine, grâce à ses réserves de plusieurs milliers de milliards de dollars, peut à la fois faire monter l’euro, détériorant encore notre compétitivité, et acheter des fleurons de l’industrie française, comme elle a acheté déjà Volvo ou un morceau de la Grèce.

Mais quand Monsieur Hu Jintao, le remarquablement intelligent président Chinois, vient en France, nul n’ose évoquer ces sujets d’une gravité majeure mais qui pourraient le fâcher. La Chine a compris que le monde est à la fois un champ de bataille économique et un grand théâtre. Quand leurs intérêts sont attaqués même de façon justifiée, les Chinois sortent le grand jeu de la fâcherie. Et ils utilisent toutes les armes en leur possession pour menacer leurs contradicteurs ou toutes les carottes pour les faire marcher au pas sagement.

Le président Chinois a ainsi très bien compris quels hochets il fallait agiter devant les français pour les embobiner : des promesses de contrats. Des signatures en grande pompe, des communiqués triomphalistes, turlututu chapeau pointu.

Le gouvernement français est devenu un représentant de commerce à courte vue, qui se glorifie de quelques contrats dans le nucléaire, l’aéronautique ou l’équipement, en oubliant le mentionner le transfert de technologie qui va avec et qui fera à terme de la Chine un concurrent redoutable dans ces secteurs, et en oubliant bien sûr d’évoquer le chômage ou la stagnation Française provoqués par la sous-évaluation systématique du Yuan depuis dix ans et par les freins multiples aux importations créés par la Chine.

La Chine nous comprends et manœuvre avec une habileté remarquable pour promouvoir ses intérêts au détriment des nôtres.

Nous, nous sommes cocus, mais contents.

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