lundi 20 octobre 2008

Entreprises : que faire ?

Face à une crise économique aussi brutale et aussi profonde, que peuvent faire les entreprises ?

Certaines ont décidé de taper le contribuable. En premier rang des banques et des compagnies d’assurance imprudentes, en deuxième ligne des entreprises au fort pouvoir de lobby, comme la construction immobilière en France ou l’automobile aux Etats-Unis. Mais leurs besoins sont gigantesques et les états sont pauvres. Et seules les grosses bien connectées peuvent clamer : « too big to fail ». Les moyennes n’ont que leurs yeux pour pleurer « too small to bail »…

Les vraies solutions sont à trouver dans la transformation des modèles d’offre et de prix. L’effet ne sera pas immédiat mais peut permettre de traverser la tempête sans naufrage. Les grands cupides du passé devraient, pour elles-mêmes comme pour nous, renoncer à leurs surpromesses ou à leurs rentes de situation. Les hypermarchés peuvent freiner leurs promotions tournantes masquant des hausses de prix généralisées et stabiliser voire baisser leurs prix . Les grands de l’agroalimentaire ou de la pharmacie peuvent arrêter de faire payer cher illusions de santé ou de beauté. La crise rend les clients allergiques aux promesses déceptives et aux hausses de prix illégitimes. Ils ne sont plus dupes et se rebiffent en consommant moins. Pour la première fois depuis longtemps, le chiffre d’affaires des parkings ou des autoroutes baissent.
Les entreprises continuant à offrir après 2009 des produits à la valeur illusoire ou disproportionnée par rapport aux prix subiront de plein fouet la crise, verront leurs ventes chuter très lourdement et leurs profits se transformer en pertes massives.

Au contraire, les entreprises qui sauront fournir de la valeur au client à travers leurs produits ou leurs services, qui sauront diminuer leurs coûts sans diminuer cette valeur, qui sauront trouver un niveau de prix aligné-non sur leurs coûts-mais sur la valeur de leur produit, survivront à la crise. Elles attireront et garderont leurs clients grâce à la valeur réelle de leur offre, qui est le paramètre dominant pendant une crise, alors que le bling bling ou le bras de fer deviendront insupportables. Leurs profits baisseront, mais nettement moins que ceux de leurs consœurs n’apportant pas de valeur. La valeur va au-delà des produits ou des services : elle s’étend aux business modèles. Les entreprises innovantes, capables de trouver l’équilibre entre les modèles de prix pertinents pour le client et positifs pour la trésorerie, seront vaccinées contre la crise.

Et volens volens, la marge devra être sacrifiée au cash. Baisser les prix en contrepartie d’un paiement rapide des clients. Bloquer investissements et dépenses moins utiles, et donc la croissance, pour limiter l’impact d’un manque de liquidité. Mettre le navire à la cape et laisser passer le coup de vent. Accepter de gagner moins pendant quelques temps pour ne pas perdre tout.

L’économie de crise ne tolère pas le mensonge, le gaspillage ou le laxisme. Les collectivités locales ne pourront plus recruter n’importe qui. Les entreprises ne pourront faire n’importe quoi de leurs prix ou de leur offre. Les banques ne pourront plus prêter n’importe comment. La croissance artificielle induite par l’endettement et le déficit gommait les excès et les médiocrités. La crise les fait apparaître avec brutalité. Le cash, le juste prix, la valeur de l’offre : voilà les trois réponses à la crise qui limiteront la baisse inéluctable des marges et permettront d’attendre des jours meilleurs, pendant que les concurrents obstinés dans la surpromesse, la rente, ou la médiocrité, seront balayés …

jeudi 16 octobre 2008

Crises : tous coupables, tous cupides ?

La crise financière est d’une violence inouïe. Certains dirigeants de banque irresponsables ont accumulé des créances pourries, hypnotisés par l’appât du profit à court terme et des bonus considérables qui en résultaient. Deux mille milliards de dollars, c’est le total des commissions et profits générés par les crédits immobiliers en quelques années aux Etats-Unis…Cet énorme stock de créances dévaluées a précipité la chute de Lehman Brother, de Merril Lynch, de Fortis, d’Hypobank…Et surtout a crée une défiance générale des banques entre elles, une peur de la faillite du voisin, et par conséquent un assèchement des liquidités… L’un des rouages principaux de l’économie, le crédit aux entreprises, s’est tari…

Mais si les banquiers ont le dos large et leur part de responsabilité, il ne faut pas leur faire porter le chapeau. Le court termisme, la « cupidité », ont été exacerbés chez les banques, mais on les retrouve dans l’économie réelle. Des entreprises très nombreuses, des grands distributeurs aux grands monopoles naturels, des géants de l’agro alimentaire aux big pharmas, ont spéculé sur la faible élasticité des prix à court terme pour augmenter leurs prix plus que de raison. Certaines ont tenté de camoufler leurs hausses de prix sous des baisses de quantités ou de valeur, mais toutes ont pêché…

L’état lui aussi s’est révélé d’un court termisme pitoyable. Les Etats-Unis ont financé par des déficits massifs les réductions des impôts des riches, une guerre inutile et illégale, et 700 milliards par an de dépenses militaires improductives. Ils doivent 7000 milliards de dollars au reste du monde. La France a combiné largesses démagogiques et baisses d’impôts sans qu’un effort sérieux de réduction des dépenses soit engagé, abordant ainsi la crise sans réserves et avec un déficit et une dette inacceptable. En France toujours, le laxisme de l’état, a été accentué par celui des collectivités locales, promptes au recrutement clientélistes et aux investissements de prestige, combinant hausses des impôts locaux- y compris à Paris- et endettement sans frein.

Tous cupides…Aujourd’hui, nous payons leur aveuglement. La crise de l’économie réelle qui s’annonce a été accentuée par la crise financière mais créée par la cupidité de tous. Les rouages de la récession brutale qui s’annonce viennent non des banques mais de la combinaison du court termisme de tous les acteurs.

Car si l’élasticité au prix est faible à court terme, elle est plus élevée à long terme, les clients ont le temps de comprendre …et de réagir en diminuant leur consommation ou en substituant des produits peu cher aux produits trop chers. C’est ainsi que les hard discounters ont prospéré sur la faute des hyper, que même les achats alimentaires baissent en France.

La surchauffe de croissance due à la folie de la dette et des déficits à court terme a fait s’envoler les cours des matières premières. Les entreprises industrielles ou de service, en abusant de leur pouvoir de prix, ont encore plus sapé le pouvoir d’achat des ménages. La crise de liquidité et la défiance des banques attaquent le crédit immobilier et les prêts à la consommation. Le prix des actifs et la valeur de l’épargne baissent. L’inquiétude est à son comble et devient de la panique. Le cumul de ces facteurs va freiner massivement la consommation, d’autant que beaucoup de produits sont sans réelle valeur pour le client. On peut garder une voiture un an de plus, décaler l’achat d’un costume, manger un yaourt nature de marque de distributeur plutôt qu’un Actimel de Danone…

Parallèlement, l’assèchement du crédit aux entreprises couplé aux anticipations de ralentissement économique conduit tout droit à un arrêt de l’investissement.

Et l’état et les collectivités locales, sur déficitaires et endettés, ne peuvent s’amuser ni à creuser leurs déficits ni à augmenter des prélèvements obligatoires déjà insupportables dans beaucoup de pays dont la France.
Les moteurs de la croissance sont ainsi devenus des freins. La récession va être brutale, la purge sévère, avec un enchaînement des trimestres en décroissance. Le découplage de l’économie financière et de l’économie réelle est un mythe. Et les pays émergents, dont la croissance était couplée à la nôtre grâce à la mondialisation, vont eux aussi s’arrêter net. Le monde sera en récession en 2009, année horribilis.

jeudi 9 octobre 2008

Salon de l’auto ou placard de l’auto


Le salon de l’auto a ouvert ses portes. Les semi-remorques badgées Toyota ou Audi amènent stand ou voitures rutilantes. Les pimpantes hôtesses se préparent à sourire. Mais c’est un peu le bal dans le château en flamme. L’automobile est une industrie menacée. Avant même la brutale récession qui s’annonce, l’industrie automobile était confrontée à un défi impossible. Elle était devenue l’une des industries les plus concurrentielles au monde (quinze groupes concurrents s’affrontent en Europe avec trente cinq marques différentes) et son environnement s’était durci, les problèmes de congestion urbaine, de pollution et de pétrole rare pesant sur son avenir et sur ses coûts.
Mais la crise économique déclenchée par la crise financière va amplifier le défi auquel est confrontée l’industrie.
La crise amputera le pouvoir d’achat des ménages en effritant leurs revenus sans faire diminuer leurs coûts fixes. Or l’automobile est un « big ticket item », coûtant cher à l’achat, au comptant comme à crédit. La crise rendra encore plus insupportable le prix déjà trop élevé de la circulation (prix de l’essence), de la congestion (consommation, parking, amendes) et de la pollution (coûts supérieurs, malus). Sous cette double pression, les ventes de voitures neuves vont s’effondrer.
Au-delà du ralentissement des ventes, la crise rendra inopérant le processus de sortie de nouveaux modèles marginalement différents des précédents, en général plus grands et plus lourds, au fond très similaires aux modèles concurrents, et finalement assez peu attractifs car répondant mal aux évolutions rapides et profondes du marché. Les clients deviendront très exigeants sur la réponse à leurs besoins. Ils voudront des nouveautés délivrant de la valeur réelle et non de l’obsolescence contrôlée à travers des restylages de design.
Mais surtout la crise va précipiter la remise en cause du modèle d’offre actuel de l’industrie, le triptyque vente d’un produit (l’automobile), motorisation archaïque (moteur à explosion), consommation d’énergie fossile fournie par un tiers (le pétrolier). Ce modèle ne réponds plus, surtout dans les très grandes agglomérations, aux exigences du marché : faible pollution, coût d’achat raisonnable et coût global d’usage modéré et stable.
Pour survivre, l’automobile devra se réinventer à travers des ruptures d’offre et même des ruptures de modèle, pour éviter le sort de l’industrie de la musique, tuée par son inertie et son archaïsme à l’ère digitale.
Toyota a ainsi démontré, avec son hybride peu polluant et consommant peu, la Prius et avec son modèle quatre places de moins de trois mètres et consommant 4litres au cent en ville, la IQ, qu’il était possible d’introduire de nouveaux modèles calés sur les évolutions du marché.
Le low cost, dont Renault a été le pionnier, qui réponds avec succès au problème de budget des ménages en période de récession ou dans les pays émergents, devra être décliné en gammes larges et amplifié par l’ultra low cost, la voiture à 3000 euros, sur lequel avancent Tata et Renault. Le low cost à l’achat devra cependant être complété par le low cost à l’usage, à travers des prouesses de consommation.
Mais le low cost ne répond pas au problème de congestion, de pollution et de coût d’usage des mégalopoles de plus de dix millions d’habitants ou habite une part croissante de la population de la planète. Le low cost est parfait pour pour Campo Grande ou Avallon. Il est moins adapté à Mumbaï ou à Shangaï. Pour ces mégalopoles, l’automobile va devoir inventer un nouvel écosystème. Vendre de la mobilité individuelle (pour laquelle la demande restera toujours forte), et non des voitures. Moteur non polluant électrique ou équivalent (air comprimé etc.) au lieu de moteur à explosion, et donc énergie simple et peu coûteuse. Offre d’un « paquet » de services comprenant la voiture, son entretien, sa revente, l’énergie, et la place pour la garer contre un abonnement défini et fixe. Le modèle de l’industrie automobile de demain, ce sont Apple (Ipod/Itunes), Orange, ou même le Veli’b.
Les entreprises automobile, pour survivre, sont condamnées à une rupture majeure : passer du vieux modèle qui les a porté pendant cent ans à un nouveau modèle de mobilité individuelle dans les mégalopoles, qui est radicalement différent. Evoluer ou finir au placard, voila quel devrait être le thème du salon…

mercredi 1 octobre 2008

La folie et la crise

Les soubresauts brutaux des marchés financiers, les provisions massives passées par certaines banques et qui ne sont qu’un hors d’œuvre, la chute des marchés action, l’entrée des Etats- Unis en récession font penser qu’une crise majeure est en route. J’ai essayé de comprendre les origines de cette crise. Comme la plupart des grandes crises je crois qu’elle vient de la folie ou de l’avidité des individus, de la volonté de puissance ou de richesse poussée à l’extrême, notamment dans la sphère financière. L’ampleur de la crise sera proportionnelle à l’intensité de la folie.
Le monde de la finance est gangrené par l’irrationalité depuis une dizaine d’années. Il est devenu psychotique, à cause d’une combinaison étonnante de laxisme et d’avidité de la part des banques.
Le private equity a été une première poussée de fièvre. Les fonds de private equity collectaient l’argent de grands investisseurs et les utilisaient pour acheter des entreprises à l’aide de prêts bancaires représentant jusqu’au 9/10° du total investi, avec une équation simple : si je réussis, je garde toute la plus value, si j’échoue, tu perds tout ton prêt. Le risque pour les banques, le profit pour le fonds. Des fortunes rapides pour les fonds, une rentabilité élevée pour les investisseurs : pourquoi se priver. Et les banques ? Oh, elles titrisaient ces prêts et les refilaient à d’autres banques.
L’immobilier a été une deuxième poussée, la plus connue. Encourageons des pauvres à s’endetter au-delà de leurs moyens, en prenant des mines vertueuses et en parlant d’accession à la propriété. Roulons délibérément dans la farine ces emprunteurs pauvres, à coup d’intérêts progressifs, de période de grâce, de remboursements in fine, voire de capitalisation des intérêts ! Et titrisons ces prêts pourris pour s’en débarrasser auprès d’autres banques… Même chose pour les prêts à la consommation, à l’achat d’automobile, et surtout pour les prêts au hedges funds. Ceux-là spéculaient sur les matières premières, les actions, les obligations, l’immobilier, eux aussi grâce à des prêts massifs.
Deux coupables, dans ce gigantesque système de cavalerie mondiale : la titrisation, et les commissions.
La titrisation permets de refiler le mistigri vérolé à d’autres, et le système de commission encourage à des opérations démentiellement risquées, mais immédiatement juteuses. La titrisation a été facilitée par les agences de notation pousses au crime, donnant des AAA à des paquets de prêts immobiliers douteux, la même notation qu’à EDF ou à l’Etat Français. Elles aussi, ces agences de notation les Fitch, les Moodys, participaient à ce gigantesque empilement de commissions : 40 % de leurs revenus 2006 venaient de la notation de ces titres douteux.

Le système de commissions encourageait les employés ou les responsables des banques à faire des opérations pour les toucher, en sous évaluant systématiquement le risque ou en pensant s’en débarrasser à bon compte par… la titrisation… Quand les bonus annuels des banquiers New-yorkais ou Londoniens ont dépassé les cinquante milliards de dollars, qu’une industrie s’est créée pour les aider à les dépenser en tableaux, villas, yatchs ou diamants il était évident que le système devenait fou, les montants de bonus étant déconnectée de la compétence des individus, de la valeur créée ou de leur contribution aux économies dans lesquelles ils opéraient. Un phénomène mortel de découplage entre valeur pour la société et récompense monétaire…
Titrisation et commissions, les deux racines de la crise… Auxquelles s’est ajouté l’appétit des dirigeants des banques, fascinés par l’argent facile et ne voulant pas le laisser à leurs concurrents. C’est ainsi qu’UBS, la plus grande banque Suisse, réputée pour sa prudence, a laissé sa filiale américaine se gonfler de prêts sub prime, au point de perdre plusieurs dizaines de milliards d’euros. C’est ainsi, qu’encouragé par ce tourbillon de commissions gigantesques et de transformations en héros de traders fous, un trader de la Société Générale a fait perdre cinq milliards d’euros à sa banque. Kerviel contrairement à ce qu’a affirmé sa banque, n’est pas un illuminé isolé. Il est le produit naturel d’un système devenu psychotique, créé et encouragé par des dirigeants qui trouvent naturel de réaliser des profits de dizaines de milliards d’euros sans contribution à l’économie réelle (voire en la malmenant comme dans le cas des subprimes) et de gagner eux même des millions d’euros.
Sous leur apparence sérieuse et rationnelle, derrière leurs diplômes et leurs réseaux, je pense que les banquiers ont perdu la tête. Leur folie se mesure aux montants des prêts titrisés, aux montants des hedge funds, aux prêts LBO, qui se mesurent en milliers de milliards d’euros et aux montant des commissions diverses et variées encaissées chaque années, qui se mesurent en centaines de milliards d’euros.
Cette folie, où un trader peut faire perdre plusieurs milliards d’euros à une banque, où des experts discutent pour savoir si le coût des subprimes sera de trois cent ou de six cent milliards d’euros, où d’autres prédisent que si les autres prêts, et en particulier les prêts aux hedge funds, sont contaminés, l’addition pourrait être de plus de mille milliards d’euros, cette folie est si intense que si la purge est proportionnelle à la folie, elle sera spectaculairement douloureuse.
Les banques devront faire des provisions monumentales et deviendront soudain d’une prudence de serpent. Les hedge funds secoués par les appels de marge des banques devront se débarrasser de leurs produits, écrasant leurs prix et provoquant de nouveaux appels de marge. La baisse de l’immobilier augmentera le nombre de saisie et la vente de ces biens accentuera la baisse. La crainte de faillite conduira les particuliers à liquider leurs fonds communs de placement, forçant les gérants à vendre et accentuant la baisse des cours. Les banques passeront de l’irresponsabilité face au risque à l’obsession du risque, prêtant moins ou plus cher. Freiné par la chute de l’immobilier et des actions, la consommation se ralentira, bloquant la croissance. Le chômage remontera et le pouvoir d’achat stagnera, ralentissant encore la consommation. Tout d’un coup, l’économie devra payer les centaines de milliards placés imprudemment, les dizaines de milliards de commissions indues. Et si le pouvoir de prix des grandes entreprises leur permets de remonter les prix, comme on l’a vu récemment dans la distribution ou l’alimentaire, ce sera le retour de la stagflation, portant le coup de grâce à la consommation.
Chute massive des prix de l’immobilier et des actions, croissance étouffée voire récession, chômage, paupérisation. Les riches boivent, les pauvres trinquent. Les commissionnés du sub prime siroteront leur pur malt devant leur piscine pendant que les emprunteurs abusés, dépossédés de leur maison, iront louer un mobile home. On parle beaucoup de la crise de 29. Mais, plus près de nous, regardons comment l’économie Japonaise est devenue depuis dix ans malgré ses entreprises de pointe, une économie stagnante, ralentie, vieillissante, à cause d’une bulle immobilière et boursière nourrie par les grandes banques irresponsables, entretenue par un système politique corrompu, bulle qui en éclatant à irrémédiablement endommagée l’économie réelle. La purge de la folie bancaire dans les pays occidentaux risque d’être aussi douloureuse. Et les dirigeants des grandes banques pourraient se poser la question de leur rôle, de leur responsabilité et de leur légitimité face à la crise engendrée par leur folie. « Les dieux aveuglent ceux qu’ils veulent perdre » disait Homère. La nemesis de nos économies risque bien d’être l’obsession du court terme et l’avidité sans bornes des grandes banques occidentales…