vendredi 28 décembre 2007

Notre temps ne vaut rien ?

Dans les transactions entre un acheteur et un vendeur, on parle toujours de produits ou de services d’une part, d’argent de l’autre. Mais il existe un coût non monétaire pour l’acheteur: le temps. Et certains vendeurs semblent non seulement le négliger mais le gaspiller…

Par exemple, les Fournisseurs d’Accès Internet nous font patienter de longues minutes avant d’écouter notre problème et de le résoudre. Les distributeurs comme la Fnac ou de téléphones mobiles comme Phone House nous poussent activement vers des extensions ou des compléments de garantie… mais le jour ou le produit est volé ou cassé, se faire rembourser demande un long parcours du combattant. Comparé aux quelques dizaines d’euros en jeu, le temps passé est disproportionné… Certaines mutuelles ou compagnies d’assurance, certains services publics, sont dans la même situation. Certains distributeurs automobiles nous font attendre des dizaines de minutes notre voiture mal réparée. Certaines compagnies aériennes, non contentes d’une attente stressante devant leurs guichets, sont d’une ponctualité médiocre. Notre temps semble sans valeur pour eux…

Pour certaines entreprises, gaspiller notre précieux temps… permet même d’augmenter les profits. Les Fai augmentent leurs recettes au fur et à mesure de notre attente. Nous payons ainsi deux fois, en temps et en argent. De même, le temps passé à faire jouer garantie ou assurance semble spéculer sur notre découragement, sur la disproportion entre temps à passer et enjeu financier. La file d’attente à l’hypermarché encourage à remplir le caddie des sucreries ou de gadgets inutiles qui flanquent les caisses…

Certaines entreprises sont ainsi dans la séduction, dans la sur promesse. La promesse implicite : des solutions rapides et simples, des délais cours. La réalité : passer un temps infini à obtenir la solution…

Les entreprises devraient annoncer et tenir la promesse temps comme la promesse prix…Les entreprises performantes en temps devraient être identifiées et plébiscitées. Notre temps vaut de plus en plus cher, il doit devenir une variable clé à l’achat et à l’usage, et un facteur de choix entre entreprises… Pour cela, ma transparence du temps devrait accompagner la transparence du prix. Les entreprises devraient être benchmarkées sur le coût en temps. Aux entreprises compétitives de développer les process permettant d’économiser le temps de leur client et de monétiser cette efficacité en la proclamant, comme les chemins de fer espagnols qui remboursent 100% du billet en cas de retard supérieur à cinq minutes...

Biographie

Henri de Bodinat est président de TIME Equity Partners, un fonds d'investissement spécialisé dans dans le financement en fonds propres de sociétés de taille moyenne et en forte croissance des secteurs Télécoms, Internet, Media, Entertainement. Il était auparavant vice président d’un cabinet de conseil en stratégie, Artur D. Little ou il a dirigé des missions pour de grands groupes media, des opérateurs télécoms ou Internet, de grandes société industrielles.

Il a fondé et dirige parallèlement le label Cantos, label digital spécialisé en world music, et offrant des catalogues de musique africaine, indienne, antillaise, arabe, sur les grand sites Internet de téléchargement légal, comme iTunes ou Emusic.

Henri de Bodinat a été Directeur Général du Club Med, ou il a été recruté par Serge Trigano, alors PDG du Club, pour développer le marketing, le commercial et le transport au club, et faire évoluer le produit pour l’adapter à une société mouvante. Il en est parti à l'arrrivée d'un nouveau PDG dont il ne partageait pas la vision.

Il venait du groupe Sony, ou il a été PDG de Sony Music pendant huit ans, travaillant avec des artistes comme Francis Cabrel, Jean-Jacques Goldman, Jacques Dutronc, Patricia Kaas ou Michel Polnareff, et lançant quelques hits comme la Lambada ou Deep Forest. Pendant un an, il a aussi assuré la coordination européenne des activités de Sony dans la musique, le cinéma et les jeux vidéos, contribuant notamment au lancement de la Playstation 1. Chez Sony, il avait aussi contribué à créer des télévisions comme TV6 ou MCM et des radios comme Chérie FM.

Avant la musique, il avait fait un passage dans la publicité comme Directeur Général de Saatchi et Saatchi Compton

Juste avant son arrivée chez Saatchi, il avait créé avec l’équipe de Jean-François Bizot le magazine mensuel Actuel, grand succès de rupture et de rentabilité du début des années 80, et la radio, devenue culte, Radio NOVA.

Il a été professeur à HEC et à Dauphine, ou il a enseigné la micro-économie, le marketing international et la stratégie d'entreprise.

Henri a publié plusieurs ouvrages. Le dernier est intitulé « Les Mystères de l’Offre » et traite des stratégies mises en œuvre par des entreprises aussi diverses que Zara, Toyota, Apple, Nintendo ou Harley-Davidson pour satisfaire des besoins réels de leurs clients avec une offre percutante. « Un pavé dans le marketing », publié il y a une quinzaine d’années, secouait le cocotier des idées reçues du marketing.
Juste avant la première élection de Chirac il avait aussi publié un ouvrage démontrant le caractère fondamentalement parasitaire, en général autoritaire, et au fond transitoire, de l’état :
« L’état, parenthèse de l’histoire ». Ses ouvrages précédents et maintenant anciens (fin 1970) étaient centrés sur la gestion : Gestion Internationale, Finance Internationale, Entreprises Multinationales.
Pour changer du management, il termine un roman historique qui se situe en Bourgogne et en France entre 1429, date de la mort de Jeanne d'Arc, et 1435, date du traité d'Arras...

Il s’intéresse à l’histoire, à la littérature Russe et Américaine, au théâtre, à la Bourgogne, au Pantanal, au cheval, aux voitures rapides, aux grandes metropoles, et à la campagne.

Ses diplômes sont si lointains qu'il ya prescription sur leur utilité : HEC, Sciences Po, un doctorat d’économie à Dauphine, une entrée assez brève à l’ENA, dont il a été élève quelques jours avant de démissionner pour partir faire un Doctorat à Harvard.

Serial entrepreneur, Henri de Bodinat a crée ou racheté des entreprises dans la production musicale et l’édition musicale, Internet, la distribution spécialisée, le sportswear, les radios locales et nationales, la télévision, la presse.

Il considère que l'éclectisme peut être créateur de valeur et s’accorder de façon dialectique avec la concentration : le zig zag permets la progression, comme l’a démontré le maréchal de Vauban, dans son ouvrage « De la Prise des Places ».